Croisière sur le Nil: Edfou et Kom Ombo

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Après Louxor, j’embarque sur un bateau pour une croisière sur le Nil, direction Assouan.

Le bateau de croisière

La croisière, comme tout le séjour, a été réservé par Mostafa.

J’embarque donc sur le bateau (Le Sapphire, avec 2 P), sans avoir aucune idée de ce qui m’attends. Par la force des choses, j’ai fait confiance à Mostafa: je n’ai pas eu de photos du bateau… C’était pas faute de le demander, mais il n’en m’en a jamais envoyé. Par peur que les photos me freinent peut être (je ne voulais pas de bateau trop touristique)?

Au final, je ne suis pas mécontente de son choix: la chambre est confortable, et le buffet servit pour les repas sont variés et bons. Je mange même un soir avec un couple de suisse très sympathique qui ont fait un tour d’Amérique du Sud en 4 mois, encore une belle rencontre!

Oui c’est un gros bateau, mais en même temps les plus petits ne peuvent pas passer l’écluse d’Assouan. Et il n’est pas complet, je me sens assez à l’aise.

Le pont supérieur est vraiment agréable avec les transats et la petite piscine (dont je n’ai pas profité: trop de vent!).

Top départ!

Vendredi 14:00, le départ est donné! Je m’installe sur le pont, armée de mon livre. Je bouquine sous le soleil égyptien, le vent soufflant dans les cheveux et au gré des paysages offerts par le Nil. Que demander de plus?

A un moment, j’entends des « Hola Hola Hola!!! » qui viennent… du Nil! Je m’approche du bord et je découvre une petite barque, avec 2 hommes dedans qui nous suivent pour vendre des produits!

Il faut la voir, cette toute petite barque, voguant si proche de notre gros bateau… Incroyable!

Le soir, nous continuons notre route (ou plutôt fleuve) direction Notre prochain arrêt: Edfou! Je m’endors donc sous les vibrations du moteur (et les boules quies dans les oreilles. Ce n’est pas très bruyant, mais je suis sensible à ça).

Premier arrêt: le temple d’Edfou

Après un bon petit déjeuner, je me prépare à ma première visite du jour: le temple d’Edfou.

Arrivée en calèche

Mon guide vient me chercher à 8:00. Il m’emmène au temple en utilisant une calèche. Comme je vous le disais dans mon article sur Karnak, j’avais vu des calèches avec des chevaux bien maigres… Je ne valide franchement pas.

Mais là, le cheval a l’air en bonne santé. Pas de côtes saillantes, et le cocher a à côté de lui des sortes de tiges à feuilles bien vertes qui ont l’air très fraîches pour le nourrir. Donc pourquoi pas. Mais je ne suis quand même pas fan: le cheval marche sur le bitume (pas terrible pour ses genoux), au milieu des voitures et touktouk. Heureusement à l’arrivée je constate que les chevaux n’attendent pas au soleil, ils sont protégés par des toits.

Bref, j’adore pas, la prochaine fois je demanderai un touktouk, mais c’est pas catastrophique non plus.

La visite du temple d’Edfou

Mon guide me plaît dès le début. Des sourires sont sincères, il est vraiment agréable. Ça se confirme lors de la visite: il me raconte les histoires avec plaisir, et va même me laisser le temps de refaire le tour seule à la fin pour que je puisse faire plus de photos.

J’apprécie de pouvoir refaire le tour ainsi seule. Après les explications, ça me permet de vraiment m’imprégner du lieu à ma guise.

L’histoire du temple d’edfou

Ce temple est dédié au dieu Horus, et est le 2e plus grand temple après Karnak. Il est le mieux préservé, car il était pendant longtemps complètement enseveli sous le sable.

La façade est magnifique avec ses 36m de hauts et les hiéroglyphes parfaitement visibles. Malheureusement beaucoup ont été martelées, ce sont les chrétiens qui ont voulu effacer la religion égyptienne…

Ce temple paraît de prime abord 100% égyptien. Mais en fait, il a été créé par les Grecques, et particulièrement Alexandre le Grand. Lorsqu’il a conquit l’Egypte, il n’était pas légitime aux yeux des égyptiens pour être roi.

Ainsi, il fit construire ce temple, en respectant les us et coutumes locales, pour se rendre légitime. C’est pourquoi il y a les hiéroglyphes, mais également des incompréhensions quand on y regarde plus près:

  • Par endroit, le roi porte la couronne grecque et non égyptienne
  • Les murs sont recouverts de hiéroglyphes, de partout. Les autres temples n’en ont pas autant. Il a fallu en mettre autant pour bien expliquer en quoi Alexandre était légitime!

Les escaliers du faucon

Il y a une autre particularité dans ce temple: les escaliers. L’un monte en carré, comme une spirale mais avec des angles. L’autre est très droit.

Cela symbolise le faucon (qui est le dieu Horus): lorsque le faucon monte, il monte en cercles. Mais lorsqu’il descend, il pique vers le sol (quand il chasse).

C’est ainsi que pour monter, il faut utiliser l’escalier en spirales. Et pour descendre, celui qui est tout droit!

La rencontre annuelle

Dernière histoire que je vous raconte: la rencontre annuelle entre Horus et sa femme, Hathor.

Hathor n’habite pas avec Horus, elle est loin au Nord. Alors chaque année, elle vient le voir pendant 15 jours (ça va, elle pas du genre présente!!).

A cette occasion, une grande fête est célébrée. Elle arrive en barque, dont on retrouve le symbole régulièrement dans le temple.

Mais le plus surprenant, c’est à l’entrée du temple: d’un côté, on la voit sur une barque à voiles. De l’autre, elle n’a pas de voiles.

Tout simplement parce qu’à l’aller, Hathor doit remonter le Nil: elle doit donc se servir des voiles. Alors qu’au retour, elle descend avec le courant: pas de voiles!!

Il y a d’autres histoires de ce type, mais je vous en laisse pour quand vous viendrez découvrir ce beau temple!

2e arrêt: Kom Ombo

A 10:00, le bateau repart direction Kom Ombo. C’est donc vers 17:00 que commence ma seconde visite. Je vous avoue que j’ai trouvé le temps un peu long entre les 2 visites. Le bateau avance lentement à cet endroit, et le vent rendait désagréable le séjour sur les transats sur le toit. Il faisait même un peu frais! Je naviguais donc entre la cabine et les transats, toujours mon livre dans les mains.

À 17:00, je suis au taquet à la réception. Mon guide me rejoint, et c’est partie! Il me plait d’emblée, il a l’air sympathique.

L’entrée du site se trouve à deux pas du bateau: le temple est vraiment le long du Nil.

Le temple de Kom Ombo n’est pas le mieux préservé des temples égyptiens: les crues du Nil juste à côté l’ont abîmé, et il a été aussi utilisé comme ressource de pierres: il a été démantelé par endroit, et les pierres ont été utilisées pour on ne sait quoi on ne sait où!

Malgré cela, il vaut le coup d’œil. Il a plusieurs particularités particulièrement t intéressantes.

Les hiéroglyphes du temple de Kom Ombo

Tout d’abord, ses hiéroglyphes. On en trouve sur tous les temples le direz vous, mais ceux là on le gros avantage de ne pas avoir souffert des différentes invasions: elles n’ont pas été martelées! Elles sont donc en très bon état.

De plus, c’est la première fois que j’en vois en haut relief. D’habitude, les hiéroglyphes sont gravés dans la pierre. A plusieurs endroits ici, ils sont faits en haut relief. Et d’une précision incroyable, il y a même la bosse de la malléole! Quand on sait à quel point cette roche est dure, la finesse de ces dessin est impressionnante.

La double divinité

D’habitude, les temples sont dédiés à un seul Dieu. Ici, exceptionnellement, deux dieux sont representés: Horus et Sobek. Sobek est le Dieu des crocodiles.
Du coup, tout est en double: double entrée, double salle de prière, représentation des deux dieux… Il n’y a juste qu’une salle d’offrandes.

Le calendrier

Et oui, les égyptiens avaient un calendrier, gravé sur ce mur.
Chaque année avait 3 saisons (des pluies, de la germination et de la récolte). Chaque saison avait 4 mois, qui avaient 30 jours.
Une semaine avait 10 jours: 8 pour travailler, 2 pour se reposer (même si sur les 2 jours de repos, les hommes en utilisait un pour construire le futur sarcophage de leur famille…)

Vous allez me dire, ok mais 30 jours * 4 mois * 3 saisons, ça ne fait pas 365 jours, mais seulement 360!
En effet, car chaque fin d’année, les égyptiens fêtaient la nouvelle année. Pendant 5 jours! On a donc bien nos 365 jours par an…

La médecine

Les égyptiens étaient très avancés en médecine. Et notamment en accouchement. Ils avaient bien compris que pour accoucher et éviter les problèmes, le mieux était assis… Le hiéroglyphe ci dessous l’explique!

Alors quand le guide se met à m’expliquer pourquoi c’est mieux d’accoucher assis (allongé comme nous le faisons est plus simple pour les médecins, pas mieux pour la mère), je ne peux m’empêcher de rire… Il est surprit: je lui explique que j’ai accouché ainsi, contrairement à bon nombre d’européennes! En effet, sans vous expliquer le pourquoi du comment, la naissance de mon fils a été fait de matière la plus naturelle possible, et j’ai accouché assise. Comme les égyptiens!! Le voilà surpris, me félicite, et en parle même à un ami qui s’occupe d’un autre couple de français pas loin. Le voilà que lui aussi est à 2 doigts de m’idéaliser! Une situation qui m’a bien fait rire.

Ils étaient également à la pointe au niveau du matériel: ils avaient les équivalents de notre matériel médical actuel. Scalpel, pince… Le mur ci dessous le montre, à droite d’Isis qui accouche (assise, bien sûr !)

Et je ne vous parle même pas des plantes dont ils connaissaient le secret, il savaient même opérer sans douleurs…

Le Nilometre

Dernière particularité que je vais vous montrer: le Nilomètre.

Cette sorte de puits permettait de mesurer le niveau du Nil, et de calculer les taxes. Je vous explique:

Les égyptiens calculaient en bras (oui oui comme votre bras à vous). Si le Nil était à plus de 14 bras, c’est qu’il y a assez d’eau. On enclenche donc les taxes. Plus le Nil est haut, plus les récoltes seront bonnes, plus il y a de taxe.

En dessous de 14 bras (environ 7m), pas de taxes: on est en année sèche. Logique non?

Il y avait des Nilomètres un peu partout, mais celui ci est le mieux préservé.

Après cette agréable visite, je retourne au bateau pour ma dernière nuit. Demain matin, nous serons à Assouan. Départ à 4:00 (ça pique!!) pour Abu Simbel, le temple de Philae et un village nubien.

À demain!!

4 commentaires

  1. Extraordinaire ce voyage en Egypte. Merci pour le reportage Cathy. J’en garde moi aussi un merveilleux souvenir, tant par les richesses des sites que j’ai découvert, que par l’atmosphère générée par cette civilisation. C’était il y a 20 ans déjà mais en regardant tes photos j’ai l’impression que c’était hier. Il faudra que j’y retourne, car je n’ai pas remonté le Nil, comme toi. Je suis resté dans et autour du Caire. En tout cas tes articles sont très bien écrits, très bien documentés. Je les apprécie beaucoup. J’espère que nous aurons l’occasion de nous rencontrer et de faire connaissance. Je suis sûr que tous tes voyages, en solo ou en famille, sont des sources inépuisables d’inspiration. A bientôt !

    1. Avec plaisir!! Merci beaucoup pour ce beau message, il me va droit au cœur. Ce serait avec plaisir de te rencontrer. N’hésites pas si tu es dans le coin de l’Alsace!!

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