Les éléphants domestiqués: le Vrai/Faux

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Quand on dit éléphants domestiqués, ce sont tous les éléphants qui ne sont pas sauvages. Dans le monde idéal, il n’y en aurait pas, bien sûr. Ils seraient tous sauvages, libres à 100%.
Mais pour différentes raisons, ce n’est pas le cas. En fonction de leur lieu de vie, leur vie est plus ou moins agréable: cirques, camp de travail dans la forêt ou les champs, temples, camp pour touristes, sanctuaires… Et il y a également des différences au sein même des catégories de lieu de vie: certains temples traitent « bien » les éléphants, d’autres non. Certains sanctuaires sont réellement éthiques, d’autres non…

Une fois qu’on a dit ça, on n’a pourtant pas tout dit. On est tous plein d’idées reçues sur les éléphants. On démêle donc le vrai du faux, à l’aide des connaissances apprises lors de notre séjour en tant qu’éco-volontaires au Baan Mama, mais également de données récoltées sur le site de l’ACEWEG (Asian Captive Elephant Working Group). Ce n’est donc pas un lavage de cerveau fait par Brigitte… 😅

Idée reçue n°1: Il est difficile de différencier un éléphant d’Afrique d’un éléphant d’Asie

Faux.

Quand on a un éléphant d’Afrique et un éléphant d’Asie l’un à côté de l’autre, il est très facile de les différencier. Celui d’Afrique est bien plus gros et grand que celui d’Asie, ses oreilles sont également plus grandes.
Les éléphants d’Afrique ont des défenses, que ce soit un mâle ou une femelle. Chez ceux d’Asie, seuls les mâles en ont. Les femelles en ont parfois des petites, mais ce n’est pas systématique (par exemple, au Baan Mama, Tao a de petites défenses, alors que Douille Douille n’en a pas).

D’autres détails plus subtils sont à noter: l’éléphant d’Asie est plus poilu, et a un dos rond contrairement à celui d’Afrique.
Sur le haut de la tête, les deux espèces ont 2 bosses, mais celles de l’éléphant d’Asie sont plus prononcées.
Enfin, l’éléphant d’Asie va avoir qu’un seul « doigt » au bout de la trompe, alors que celui d’Afrique en a 2.

Idée reçue n°2: Attacher un éléphant est de la maltraitance

Vrai et Faux.

C’est vrai, si l’éléphant est attaché toute la journée, sans aucune possibilité de se dégourdir les pattes régulièrement. Imaginez vous attaché à un arbre toute la journée…

C’est faux, quand il n’est attaché qu’à certains moments bien particuliers, où l’attacher est une question de sécurité.

L’exemple du Baan Mama

Au Baan Mama, les éléphants sont attachés lors du repas. En effet, il est nécessaire de le faire afin que leur mahout puisse également se restaurer et que tout le monde reste en sécurité à ce moment là.
Ils sont également attachés la nuit. Imaginez un animal de 3 Tonnes se baladant où il veut sans personne pour le surveiller… Les champs d’à côté, les logements, tout pourrait y passer.

Mais à côté de ce temps là, les éléphants peuvent aller où ils veulent. Pour être en bonne santé, ils doivent marcher au moins 8km par jour. Ca leur permet d’avoir un bon transit, diversifier leur nourriture, et entretenir leurs pattes et leurs ongles. Au Baan Mama, ils n’ont pas besoin de faire couper les ongles aux éléphants, c’est la preuve qu’ils marchent suffisamment!

Enfin, je m’étonne des réactions de certains personnes, qui sont choquées de voir un éléphant attaché. Pourquoi ne sont ils pas choqués de voir un licol sur un cheval ou une laisse sur un chien? C’est la même chose. Une manière de maîtriser un animal qui pourrait être dangereux, tout en étant rassurant et humain.

Idée reçue n°3: Un éléphant attaché est un éléphant en danger

Faux

On a vraiment tendance à penser qu’un éléphant est fragile et sans défense… On oublie son poids et sa musculature hors norme.

Si un éléphant attaché, même par une grosse chaîne, se sent en danger ou décide pour tout autre raison de se dégager, il peut le faire.

L’anedocte du Baan Mama

Au Baan Mama, c’est déjà arrivé (et pourtant les chaînes sont solides…). Par exemple, lorsque Tami était enceinte, elle a cassé sa chaîne le soir de la mise bas. Elle avait décidé que la bonne place pour faire naître son petit n’était pas son emplacement, alors elle a cassé sa chaîne et est allée accoucher un peu plus loin!

En gros, la chaîne n’est donc qu’un moyen à l’éléphant de lui faire comprendre qu’on lui demande de rester là. Ce n’est pas parce qu’il est attaché qu’il est à la merci des prédateurs ou d’un feu par exemple.

Idée reçue n°4: le mahout torture l’éléphant pour se faire respecter

Vrai et Faux

Ce qu’il faut comprendre en premier lieu, c’est le rôle du mahout. On peut vraiment comparer sa relation avec l’éléphant comme celle d’un maître et son chien.

Un mahout peut s’occuper d’autres éléphants, mais il aura une relation particulière avec son propre éléphant. Comme avec les chiens: on peut s’occuper de n’importe quel chien, mais ce ne sera jamais aussi fort qu’avec le sien.

Et on peut continuer la comparaison sur l’éducation. Certains maîtres battent leur chien pour se faire respecter et l’éduquer. D’autres apprennent par la récompense et la douceur. Avec les éléphants et les mahouts, c’est pareil. Le mahout peut donc torturer son éléphant, à l’aide de pics ou de clous), pour que ce dernier fasse ce qu’il lui demande. Mais il peut aussi lui apprendre avec douceur et gentillesse, comme on a eu la chance de le voir avec le bébé éléphant Chuchaï et son mahout Pan (voir idée n°7).

Les anecdotes du Baan Mama

Des poils pour des bijoux

Voici une première histoire triste sur Tao. Cette dernière n’a quasiment plus de poils sur la queue. Certains mahouts arrachent les poils de la queue de leur éléphant pour en faire des bagues et bracelets et les revendre aux touristes… C’est particulièrement douloureux pour l’éléphant (imaginez une épilation d’un poil encore plus dru que celui d’une barbe…), et s’il est arraché avec le bulbe, il ne repousse pas.
Autant vous dire que cette pratique est proscrite au Baan Mama!!

Des bananes pour éduquer

Brigitte m’a raconté une autre histoire au sujet de Tao: quand elle est arrivée, elle était très perturbée. Elle a été frappée par ses anciens maîtres, et mal nourrie.
Un jour, alors que Win (son mahout de l’époque) est à côté d’elle, il se prend un gros coup de trompe et atterrit violemment contre une table. Brigitte a eu très peur, il aurait pu se faire très mal. Elle lui dit donc « il faut réagir là, donne lui un coup sur la trompe pour qu’elle comprenne qu’elle ne doit pas faire ça »…
Win lui dit « non Mama » et s’en va chercher quelque chose. Il revient avec un énorme régime de bananes. Il lui dit « Tao a été trop frappée là où elle était, je ne le ferais pas, même sans lui faire mal », et il lui donna le régime entier de bananes.

Tao est aujourd’hui la plus délicate des éléphantes du site… Même si elle reste marquée par cette dure période, la douceur lui a appris qu’elle pouvait faire confiance en son mahout. Ils ne sont pas tous des tortionnaires!!

Idée reçue n°5: le dago sert à frapper l’animal, c’est un instrument de torture

Vrai et Faux

Le dago est un outil avec un manche et une sorte de crochet au bout. Comme dit dans l’idée n°4, son utilisation dépend du mahout qui le tient (comme les couteaux et les armes à feu quoi…).

Certains l’utilisent pour frapper leur éléphant à la moindre demande. Au Baan Mama, il n’est présent que pour des raisons de sécurité. Les mahouts l’utilisent en douceur, à peine pour guider, jamais pour blesser. En cas d’urgence, si un éléphant « perd les pédales » et met en danger d’autres éléphants, des personnes ou lui même, il l’utilisera pour calmer l’éléphant. Mais même là, ça ne blessera pas l’éléphant.

Concernant les camps qui affichent fièrement que le dago est proscrit chez eux, méfiez vous. Ils sont sûrement remplacés par des clous ou des lames, qui sont bien cachés aux touristes… Et qui eux blessent l’animal s’ils sont utilisés!!
Et cette situation est dangereuse pour vous et pour le mahout: beaucoup d’éléphants peuvent être guidés par le voix en situation normale, mais pas en situation d’urgence. Dans ce cas là, seul le dago est utile. Des mahouts sont morts parce qu’ils n’avaient que des clous sur eux… Tout ça pour que le touriste ne soit pas perturbé par la vue d’un outil dont il ne connaît finalement pas grand chose.

En résumé, utiliser un dago oui, mais correctement.

Idée reçue n°6: dresser un éléphant c’est le « casser »

Vrai et Faux

On a beaucoup entendu parler du dressage d’éléphant, où les mahouts maltraitent un éléphanteau pour le « casser » et l’éduquer. Des vidéos ont tourné, absolument horribles à regarder, que l’on trouve sous le nom de « Phajaan training ».

Alors pour comprendre de quoi on parle, voici quelques informations.

Qu’est ce que le Phajaan?

Concernant le mot « Phajaan », il ne désigne pas en réalité la méthode de dressage, il désigne le rite traditionnel qui permet de commencer le dressage (qu’il soit doux ou non). Le but de ce rite est de prier, pour que l’esprit de l’éléphant protège l’éléphanteau et son mahout. Il n’a donc absolument rien de violent au départ. Ce mot est utilisé dans ces vidéos, mais ces dernières ne sont pas représentative de ce qu’il est en réalité. C’est donc une mauvaise utilisation.

L’éducation d’un éléphant

Concernant ce qu’on voit dans ces vidéos:
Dans le passé, il était possible de capturer des éléphants sauvages. N’ayant eu aucun contact humain, ces éléphants étaient dressés de cette manière, extrêmement cruelle. Ils étaient mis dans des enclos étroits, sans nourriture, frappés, parfois électrocutés… Je vous en passe et des meilleures.
C’est dans ces circonstances qu’ont été tournées les vidéos.

A présent, il est illégal de capturer des éléphants sauvages en Thaïlande. Le gouvernement y veille d’un oeil certain, la sanction est lourde et les contrôles très fréquents. Les éléphants sont tous pucés et pris en photos. Chaque année, ils sont contrôlés: chaque éléphant doit avoir sa puce, et elle doit correspondre aux photos prises (pour éviter que quelqu’un récupère la puce d’un éléphant mort et la mette dans un autre…).
Ainsi, les éléphants domestiqués sont des éléphants qui sont nés avec les humains. Il n’est plus nécessaire de les casser comme c’était fait avec les éléphants sauvages. Ils sont dressés au fur et à mesure, depuis sa naissance, par son mahout.

La plupart des mahouts ont changé d’attitude et dressent à présent leur éléphant d’une manière douce. Malgré tout, il en reste quelques uns qui appliquent l’ancienne méthode. Il est donc toujours bon de se renseigner.

L’exemple du Baan Mama

Au Baan Mama, nous avons eu la chance d’observer Chuchaï (le bébé éléphanteau) et Pan (son mahout). Quel bonheur de les voir tous les deux!

Pan lui apprend tout doucement, par le jeu, a répondre à ses demandes. Jamais il ne le violente. Quand ça marche pas, tant pis, il réessaiera une autre fois. Quand ça marche, il le récompense.

Idée reçue n°7: le mahout est toujours un homme

La plupart du temps Vrai

Il existe quelques femmes mahout en Thaïlande, mais elles sont rares. Non seulement, la tradition a la dent dure (la parité dans la répartition des tâches n’est pas franchement au goût du jour ici), mais en plus il faut une sacrée force et condition physique pour être mahout.

Idée reçue n°8: les éléphants adorent l’eau, la terre et la boue

Vrai

Cette fois, c’est 100% Vrai!! Les éléphants ont besoin d’aller régulièrement dans l’eau, pour se rafraîchir. Il ne faut pas oublier qu’en Thaïlande, on atteint régulièrement les 40°C ressentis… Donc tout comme nous, ils ont besoin de se mettre un peu au frais.

Dans cette même idée, la terre et la boue sont importants pour eux. Une fois sur eux, elles font office de protection naturelle contre le soleil, le froid ou la chaleur.

Enfin, la boue, une fois sèche sur leur peau, emprisonne les parasites, qui tombent en même temps que la boue!!

C’est pourquoi il n’est pas rare de voir un éléphant se baigner, puis de s’asperger joyeusement de terre ou de boue avec sa trompe!

Idée reçue n°9: les éléphants battent des oreilles pour s’aérer

Pas exactement.

On pense souvent que les oreilles des éléphants leur permet de faire comme un éventail sur leur corps à l’arrière. Ce n’est pas exactement ça.

Ce qui est vrai, c’est qu’ils battent des oreilles pour se rafraîchir. Mais en fait, c’est parce qu’ils ne transpirent pas, à part juste au dessus de leurs ongles. Pas de quoi réguler tout leur corps…
Leur oreilles sont faites de pleins de petits vaisseaux sanguins. En battant des oreilles, ils rafraîchissent donc ce sang, qui va ensuite permettre de baisser leur température corporelle.

Ils ne s’aèrent donc pas, mais il font effectivement baisser la température de leur corps.

Idée reçue n°10: un éléphant qui pleure est un éléphant malheureux

Faux

Un éléphant doit toujours avoir les yeux humides. S’ils sont secs, ou qu’il y a une petite mousse blanche qui coule, c’est qu’il manque d’eau!

N’humanisons donc pas de trop: les éléphants ont des émotions, c’est sûr. Mais il n’expriment pas la tristesse par des pleurs!

Idée reçue n°11: mâle ou femelle, c’est pareil pour un sanctuaire

Faux

Dans les sanctuaires, qu’ils soient éthiques ou non, vous verrez très peu d’éléphants mâles adultes. Pour plusieurs raisons:

  • Les éléphants mâles ont des défenses. Avec un coup de tête un peu trop rapide, il peut blesser des personnes à proximité, ou d’autres éléphants.
  • Ils sont également difficiles à gérer lors de leur période de mush. C’est une période qui dure en général un mois par an. Ils ont une poussée de testostérone, qui les rends particulièrement dangereux. Même le plus calme des éléphants est capable de tuer n’importe quel humain à ce moment là, même son mahout. Ils attaquent également les éléphants femelles à ce moment là, qu’elles soient en chaleur ou non, ça n’a donc rien à voir avec la reproduction.
    La seule et unique solution dans ce cas est de les isoler et de les attacher fermement. Difficile, car comme je l’indique plus haut, ils peuvent sans problème casser leur chaîne. Il faudrait donc des murs en béton armé… Sympa…

Idée reçue n°12: un éléphant ne mange que de l’herbe

Faux

Un éléphant a besoin de nourriture variée: feuilles, branches, écorces, fruits… Plus l’écart de température entre le jour et la nuit est important, plus il a besoin de sucres (et donc de fruits) pour se réchauffer.

Pour vous donner une idée, un éléphant mange environ 10% de son poids par jour. Tao, qui fait 2,6 Tonnes, a donc besoin de 260Kg de nourriture par jour… Concernant l’eau, un éléphant adulte a besoin de 80 Litres d’eau par jour, répartit tout le long de la journée!

Certains camps à éléphant ne donnent que de la feuille d’ananas à leur éléphant. C’est pratique et pas cher! Le problème, c’est que les feuilles d’ananas ont des piques… A force, la gorge s’irrite, comme une angine. Ca fait de plus en plus mal à l’éléphant, qui finit par arrêter de manger, et mourrir…
En plus, c’est très peu intéressant nutritivement parlant pour eux.
Mais c’est sûr, pour leur donner de l’herbe à éléphant, des feuilles de bananiers etc… Il faut couper tout ça dans les champs, l’emmener au camp, le décharger… C’est moins facile!!

Idée reçue n°13: il ne faut pas monter sur un éléphant

Vrai et Faux.

Pour bien comprendre le problème, il faut déjà savoir de quoi on parle.
Un éléphant, ça pèse environ 3 Tonnes, un humain on va dire 80Kg.
Si vous montez donc sur un éléphant, surtout à cru, vous représentez 2,7% de son poids. Pour nous, 2,7% de notre poids, c’est 2,2Kg. Le poids d’un chat.

Maintenant imaginons qu’on monte sur un éléphant à cru sur ses épaules (je vous assure, à cru, vous n’aller pas monter sur son dos). Vous allez placer vos jambes autour de son cou. Votre poids sera donc sur ses épaules et non sur sa colonne vertébrale. Vous me suivez?
Donc maintenant, pour continuer dans la comparaison, c’est comme si vous mettiez le fameux chat de 2,2Kg sur vos épaules. Est ce que ça vous paraît si difficile?

Les chevaux ne sont ils pas dans bien pire situation, avec leur cavalier et la selle en plein sur la colonne?

Donc non, monter un éléphant n’est pas forcément une mauvaise chose, si c’est bien fait:

  • Le mahout doit refuser de vous laisser monter s’il sent que l’éléphant n’en a pas envie.
  • L’éléphant ne doit pas faire que ça de ses journées, accueillir des touristes sur son dos et faire constamment le même tour toute la journée, encore et encore…
  • On ne rajoute pas de nacelle (bien 100Kg le machin) et 2 touristes sur son dos (qui est la partie la plus fragile).

Ce sont les conditions pour pouvoir aller sur un éléphant sans le torturer.

Idée reçue n°14: on devrait relâcher tous les éléphants dans la nature

Faux

Comme tous les animaux domestiqués, tous ne peuvent être relâchés dans la nature.

Ils sont dépendants de l’homme, pour se nourrir notamment. De plus, ils n’ont pas peur des humains, et se rapprocheront donc inévitablement des champs et des villages, causant des dommages aux plantations, aux logements et même aux hommes.

De plus, les éléphants domestiques sont porteurs sains de plusieurs maladies, car ils sont au contact de l’homme et reçoivent les soins nécessaires. Les réintroduire dans la nature, ce serait diffuser ces maladies au sein des éléphants sauvages, qui eux ne sont pas immunisés. Ce serait une hécatombe.

Enfin, il faut savoir que l’éléphant d’Asie n’est pas une espèce en voie d’extinction. En Thaïlande, il y a plus de 5000 éléphants sauvages, et leur nombre est en constant augmentation. Si la préservation de leurs forêts continue, le nombre d’éléphants sauvages continuera d’augmenter.

Idée reçue n°15: un éléphant qui dodeline de la tête est en train de danser

Faux

Dans certains zoos ou camps, vous pouvez voir des éléphants qui penchent la tête à droite, à gauche, à droite à gauche… En faisant comme le signe de l’infini, ils bougent ainsi la tête comme s’ils dansaient. Ou alors ils balancent leur corps, ou leur trompe.

Ils ne dansent pas du tout. C’est le signe d’un mal être. Un ras le bol d’être enchaîné par exemple, ou d’un manque de nourriture, un manque de contact social… Certains vont s’arrêter de faire ça quand on leur donne à manger, ou quand ils peuvent se balader.
Si l’éléphant fait ça même quand il est libéré, c’est que « c’est foutu »… Il est définitivement « cassé », tellement mal qu’il ne pourra plus jamais revenir dans une vie normale d’éléphant… En dépression en gros.

Donc si vous voyez ça, posez la question de pourquoi cet éléphant est mal. Au Baan Mama, Tami donne parfois ce signe. En attendant que son bébé soit assez grand pour pouvoir se balader seul (voir l’explication complète dans mon dernier article), elle doit rester attachée dans son enclos. Ca fend le coeur de Brigitte (et le nôtre), mais c’est nécessaire. Heureusement, ça ne va pas encore durer très longtemps!

Conclusion: comment choisir son camp d’éléphants?

Choisir son camp d’éléphants n’est pas simple. Certains se disent « éthiques », mais ne le sont pas. Certains vont même vous montrer du 100% éthique, quand à l’abris des regards se passent des choses pas franchement joyeuses.

Alors pour choisir votre camp, renseignez vous sur les points suivants:

  • la nourriture des éléphants: elle doit être composée de feuilles, de branches, de fruits… Et pas de feuilles d’ananas. Creusez un peu, ne soyez pas satisfaits par des réponses toutes faites: est ce que le propriétaire a un terrain où poussent les bananiers et les herbes à éléphants? Est ce des achats à des producteurs? Récupère t il des fruits sur les marchés?
  • La taille du terrain, il doit être suffisamment grand pour le nombre total d’éléphants qu’il y a dans le camp.
  • Demandez le nombre total d’éléphants que le propriétaire a, et le nombre d’éléphants visibles. Parfois, on vous annonce 100 éléphants dans le camp, mais vous n’en voyez que 20… Où sont les autres?? On va vous dire « en balade en forêt ». 80 éléphants en forêt? Voilà une forêt qui va vite avoir de sacrés dégâts à force d’avoir 80 éléphants qui s’y baladent en même temps…
  • Méfiez vous des camps qui interdisent le dago (appelé également crochet), surtout s’ils autorisent le contact direct avec les visiteurs. A tous les coups c’est dangereux pour vous et les mahouts, et en plus ils cachent sûrement des outils comme des clous ou des lames.
  • Méfiez vous si le camp ne réponds pas à vos questions, ou les élude. Un bon camp sera heureux de vous répondre.
  • Evitez de réserver un tour organisé qui comprend « visite d’éléphants », ou assurez vous que ce soit dans un bon camp. Dans l’idéal réservez directement chez le camp choisi, sans passer par des intermédiaires.

Une fois sur place, pour savoir si les éléphants sont heureux, guettez les bons signes: ils se touchent et se rassurent entre eux, mangent des aliments adaptés et variés, jouent durant la baignade, ronronnent pour communiquer…

C’est ainsi que nous sommes vraiment heureux d’être au Baan Mama depuis maintenant 2 semaines. Un camp où l’amour des éléphants est visible tant chez Brigitte, la propriétaire, que chez tous les mahouts. Un paradis pour éléphants domestiqués…

N’oubliez pas, si vous souhaitez l’aider, elle a toujours sa cagnotte Leetchi! Si vous êtes dans le coin, n’hésitez surtout pas à lui rendre visite, que ce soit en éco-volontaire ou en journée découverte.

4 commentaires

  1. Merci pour toutes ces informations! C’est instructif!
    Profitez bien de votre séjour et espérons que le confinement ne redébute pas en Thaïlande…

  2. Bonjour
    Je viens vous parler du Baan Mama en Thailande.
    Je connais quelqu’un qui y a été de nombreuses fois. Cette personne m’a dit qu’il y avait des Mahouts « bons » avec leurs éléphants, et d’autres Mahouts qui utilisent la manière forte (elephants piqué constamment derrière l’oreille pour être guider par exemple).
    J’ai contacté la propriétaire de Baan Mama pour essayer de savoir pourquoi, et pour lui dire qu’il existe de nombreux lieux où il n’y a plus du tout d’utilisation de pics. Etrangement, après m’avoir dit que de nombreux endroits cachent les pics, elle a arrêté de me répondre.
    Bref, Baan Mama n’est malheureusement pas une référence « sûr » pour aller voir des éléphants en Thailande, au vu du comportement de la propriétaire, et en sachant que certains Mahouts ne prennent pas soin de leurs éléphants.

    Merci toutefois pour votre article qui est très complet et très instructif pour de nombreuses personnes qui veulent en savoir plus sur les éléphants.

    1. Bonjour,
      Merci pour votre retour.
      Pour y avoir également été plusieurs fois, je comprends votre surprise.
      Mais je confirme ce qu’elle dit: le fait de ne pas utiliser de dagot n’est pas forcément une bonne chose. Bien souvent, cela cache des clous ou autres. Et de la maltraitance derrière le regard des visiteurs pour que l’éléphant se tienne tranquille.
      Le fait qu’elle ne réponde plus est logique: elle sait que les discussions sur le dagot ou non est souvent vain.
      Les mahouts ne pique pas l’éléphant avec leur dagot pour les guider. Il exercent une pression au niveau de l’oreille, comme s’il le faisaient avec un bout de bois. Ils ne blessent pas ni ne font mal.
      Le dagot fait peur, de par sa forme. Pour comprendre mon explication, il faut du temps d’observation et de discussion. Le voir au quotidien, plusieurs semaines d’affilée comme nous l’avons fait durant le Covid. Observer la relation que les mahouts ont avec les éléphants. Et s’affranchir des clichés que l’ont a sur le dagot. C’est tout sauf simple! On en entends tellement là dessus…

      Soyez sûr que Brigitte est une amoureuse de ses éléphants. Elle ne laisserai jamais un mahout le maltraiter.

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